Une église vent debout contre la mérule
“Dédiée à Saint Etienne, l’église du Haut-du-Tôt érigée par les villageois en seulement 7 mois s’est toujours relevée de bien des catastrophes. Théâtre de violents combats le 3 novembre 1944 pour la libération de l’occupation allemande qui détruit une partie du bâtiment, la petite paroisse subit de plein fouet une tempête en 2000 qui abîment fortement la façade. Une campagne de rénovation de la toiture et du crépis intérieur et extérieur lui redonne alors sa splendeur grâce, une nouvelle fois, à la solidarité des habitants du village” raconte le diacre Michel Grandemange.
Mais aujourd’hui la paroisse doit faire face à un nouvel ennemi qu’elle pensait avoir d’ores et déjà éliminé après une première apparition en 2007.
En juillet 2016, le diacre Michel Grandemange remarque par hasard une tache noire dans un coin du mur de son église. Pensant au départ à un nid d’hirondelles, il réalise rapidement qu’il s’agit d’une nouvelle attaque de mérule, redoutable champignon lignivore qui se nourrit de la cellulose du bois. De jour en jour, les fructifications du champignon s’étendent à l’intérieur de l’église pour atteindre des parties boisées dans la nef et la partie basse du clocher au niveau de l’entrée, et laisser des voiles mycéliens sur les pierres du bâtiment.
Dominique Leroy, maire de la commune de Sapois et Nadine Collé, présidente des biens indivis font intervenir un expert judiciaire pour constater les dégâts. Le diagnostic est sans appel : la mérule a bel et bien envahi l’église. Pour la sauver, ils s’entourent alors de l’expertise de l’entreprise Aubriat, l’une des rares certifiées CTB-A+ de la région.
Une entreprise certifiée CTB-A+ au secours de l’église du Haut-du-tôt
Située plein ouest, face aux intempéries, l’église du Haut-du-Tôt est victime d’une année humide et d’un crépi extérieur qui n’a pas tenu ses promesses, laissant la porte ouverte à des infiltrations d’eau qui ont mouillé jusqu’au bois intérieur. Toutes les conditions étaient alors réunies pour favoriser le développement du champignon.
Certifiée CTB-A+ depuis 1991, l’entreprise mandatée pour éradiquer la mérule dans la paroisse est spécialisée depuis près de 40 ans dans le traitement des charpentes, contre l’humidité et les champignons. La mérule étant sous sa forme reproductive, sa première recommandation a été de fermer l’église car il y avait une importante dissémination de spores. Une catastrophe pour cette paroisse qui accueille 365 jours par an ses fidèles et visiteurs de passage.
Après intervention de l’entreprise de maçonnerie DLM qui procède à la dépose de tous les éléments infestés (boiseries et crépis intérieur/extérieur), la mission de l’entreprise certifiée CTB-A+ respecte un protocole précis, gage d’une réhabilitation durable. Elle a ainsi procédé :
- au remplacement des parties boisées abîmées (poutres et lambris),
- à la destruction des organes du champignon par passage à la flamme sur l’ensemble des maçonneries touchées,
- à l’injection d’un produit fongicide, dans les 4/5ème de l’épaisseur des murs en pierre,
- à la pulvérisation d’un produit fongicide sur les maçonneries décrépies jusqu’à environ un mètre dans chaque direction au-delà de la zone infestée.
L’ensemble de ces travaux doivent être étendus jusqu’à environ un mètre au-delà des dernières traces de champignon.
En parallèle, les intervenants ont dû veiller à stopper toutes les sources d’humidité pour se prémunir d’une nouvelle infestation, l’église du Haut-du-Tôt devrait bientôt pouvoir rouvrir ses portes aux villageois et aux nombreuses personnes qui auront participé à sa sauvegarde.
Une solidarité hors du commun pour lutter contre la mérule
Pour cette commune de 662 habitants, l’investissement alloué à l’éradication de la mérule représente une somme non négligeable. En Juillet 2016, une première estimation financière a été réalisée par l’entreprise de maçonnerie et l’entreprise certifiée CTB-A+. D’un montant total de 100.000€, dont 15.000€ dédiés au traitement, cette dernière pourrait être revue à la hausse car le décrépissage en cours a laissé apparaître de nouveaux filaments de mérule dans les pierres au delà de la zone initialement prévue.
Pour faire face à cette dépense imprévue et sauver leur église, Dominique Leroy, Nadine Collé et le diacre Michel Grandemange ont lancé une grande campagne de mécénat populaire, placée sous l’égide de la Fondation du Patrimoine. Depuis le 19 août 2016, ce sont 30.000€ qui ont ainsi été collectés grâce à la générosité de nombreux donateurs venus de toute la France et du monde entier.
Pour le diacre Michel Grandemange, “cet élan de solidarité, auquel sont sensibles les communes et l’église, est tout naturellement lié à l’histoire du village, à l’attachement de ses habitants et à l’affection que lui portent tous les amoureux du Haut-du-Tôt”.
Eglise du Haut-du-Tôt
Les intervenants
Localisation : Le Haut-du-Tôt, Vosges (88) – France
Maîtres d’ouvrage : les communes de Sapoy – Vagney et la commission syndicale des biens indivis représentées par Monsieur Dominique Leroy et Madame Nadine Collé
Lot Maçonnerie : Entreprise DLM à Vagney (88)
Lot traitement de la mérule : Entreprise Aubriat à Epinal (88)
Plus d’informations sur la campagne de mécénat : www.fondation-patrimoine.org/44165
Quelques mots sur la certification CTB-A+
La marque CTB-A+ est la seule certification de services du domaine des traitements préventifs et curatifs des bois et du bâti.
La déontologie commerciale, la pertinence des propositions et la conformité des chantiers des entreprises titulaires de cette marque sont contrôlés et attestés par l’Institut technologique FCBA (organisme certificateur) lors d’audits techniques de chantiers réguliers.
Bien plus qu’une simple qualification d’entreprise, CTB-A+ permet au maître d’ouvrage, public ou privé, de bénéficier :
- de l’intervention d’entreprises compétentes et dûment assurées pour ce type de prestation,
- de la mise en œuvre de référentiels techniques validés et reconnus par la Répression des Fraudes et les prescripteurs (architectes, bureaux de contrôle…).
Autant de garanties, gages de qualité et de sécurité au service de la pérennité du patrimoine, qu’il soit privé ou public.
La certification CTB-A+ en chiffres
- 55 ans d’expérience
- 125 entreprises titulaires de la certification CTB-A+
- forte implantation sur la France et les DOM : 170 sites certifiés
- 20.000 chantiers sous certification réalisés par an
- 2.000 chantiers contrôlés par an par l’Institut Technologique FCBA, organisme certificateur