Les champignons dégradant le bois en œuvre
Les champignons sont des organismes qui, contrairement aux végétaux (qui contiennent de la chlorophylle), doivent trouver leur source de carbone par le biais de matières organiques déjà synthétisées. Ce règne du vivant est très varié, de nombreuses espèces restent encore à découvrir.
Parmi eux, certains trouvent leur source de carbone dans le bois, et plus particulièrement dans le bois mis en œuvre.
C’est à ces champignons que cet article s’intéresse plus particulièrement.
BIOLOGIE DES CHAMPIGNONS
Les champignons sont naturellement présents dans l’atmosphère, sous forme de spores : ces organites microscopiques représentent la forme de résistance et de dissémination des champignons. Pour que les spores puissent germer et se développer dans le bois sous forme de mycélium (= ensemble d’hyphes), il lui faut certaines conditions : une source de nourriture (le bois) et un taux d’humidité adapté (variable selon les espèces). Dans certains cas, le champignon peut produire une fructification à la surface des bois : sous cette forme sexuée il produit les spores nécessaires à sa dissémination.
LES DIFFÉRENTS DÉGÂTS D’ORIGINE FONGIQUE
Les champignons dégradent le bois pour se nourrir, en produisant des enzymes spécifiques.
Chaque espèce dégrade préférentiellement tel composant ou tel autre : la lignine ou la cellulose, ou les sucres dissouts à l’intérieur des cellules… Ils vont donc provoquer dans le bois des dégâts différents.
On distingue ainsi deux grands types de dégradations d’origine fongique :
- Celles qui vont altérer les composés des membranes cellulaires du bois (la lignine, et/ou la cellulose) et qui vont donc modifier profondément les propriétés mécaniques du bois attaqué
- Et celles qui vont altérer les contenus des cellules, sans provoquer d’autres dégâts que des tâches ou des défauts de colorations, superficiels ou non.
Dans le premier cas, on parle de champignons lignivores, et de dégâts de pourriture (ci-contre) : il existe 3 grands types de pourriture, distinguées par l’aspect que prend le bois lorsqu’il est attaqué : la pourriture cubique, la pourriture fibreuse, et la pourriture molle.
Dans le second cas, on parle de champignons lignicoles, ou de discoloration ; on y retrouve les agents de bleuissement, et de nombreuses moisissures, ainsi que quelques champignons d’échauffures (ci à droite), dont l’action peut se transformer en pourriture.
LES RISQUES ASSOCIÉS
Les champignons responsables de ces dégâts ont besoin, pour se développer dans le bois en œuvre, de certaines conditions : la principale étant un taux d’humidité minimum dans le bois. Chaque organisme a ses propres exigences minimales et ses conditions optimales ; certains champignons sont plus exigeants que d’autres et ont besoin, par exemple, d’au moins 35% d’humidité dans le bois. Un taux aussi élevé est anormal dans la construction. On relie donc l’apparition, ou le risque d’apparition des champignons dans le bâtiment à une exposition ou non du bois en œuvre à une source humidité.